Stilleben (2004), pour six voix, récitant et dispositif électroacoustique multicanal, sur un texte de Helga Kasper

Commande de la Fondation Boucourechliev. Création par les Neue Vocalsolisten (Angelika Luz, Stephanie Field, Daniel Gloger, Martin Nagy, Guillermo Anzorena, Andreas Fischer) au Théâtre Théo Argence de Saint-Priest (69) le 19 mars 2004, dans le cadre de la Biennale Musiques en Scène organisée par le Grame.

Durée : 10′ environ

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Stilleben est le mot allemand pour désigner la nature morte en peinture. Littéralement, il se traduit par “vie silencieuse”. La pièce est construite à partir d’un texte en allemand de Helga Kasper, dit par l’auteure lors de la création. On y entend une citation de la Tempête, de Shakespeare, mise en exergue :

« C’est quelquefois comme mille instruments qui retentissent ou simplement bourdonnent à mes oreilles, et d’autres fois ce sont des voix… L’île est pleine de bruits, de sons et d’airs mélodieux. À mon réveil, j’ai souvent pleuré, voulant rêver encore. »

La composition du texte et de la musique s’est effectuée dans un mouvement de tension entre ces deux idées de « vie silencieuse » et d’une perception du monde hors du langage. C’est ainsi que les phrases de Helga Kasper, entrecoupées, interrompues quelquefois, font aussi référence aux sens : l’ouïe, le toucher, la mémoire, le regard.

Le texte à été expressément réalisé pour servir de support à une voix monotone, qui a dans la pièce un rôle équivalent à celui du bourdon de certains instruments ou musiques, et donc peut très bien être appréciée musicalement hors du sens des mots.

Le traitement des voix et leur spatialisation cherchent à constituer un « lieu », une île habitée par des éléments musicaux chantés, parlés ou murmurés posés les uns avec les autres (com-posés) sans développement ni variation, mais toujours en mouvement.

Enregistrement des Neue VocalSolisten, Helga Kasper récitant