Concert d’œuvres acousmatiques.
Programme :
Vincent-Raphaël Carinola : Cielo Vivo (2006) – Cinq études pour une Odyssée (2018)
Bertrand Dubedout : Zazpiak A (2015)
Œuvres électroacoustiques des élèves de Mario Parutto
Auditorium du CIM, Bar-le-Duc, 20h30
Les œuvres de ce concert explorent l’écriture spatiale propre aux dispositifs multicanal, à travers des références à la poésie de Federico García Lorca, aux voyages d’Ulysse et aux rythmes ancestraux du jeu de Txalaparta basque.
Cielo Vivo (2006) de Vincent-Raphaël Carinola
Cielo vivo (Ciel vivant – ou Ciel vif) s’inspire de quelques vers de F. Garcia Lorca qui se trouvent dans le recueil « Poète à New York ». Deux vers en particulier peuvent résumer ma démarche dans cette pièce : « là-bas toutes les formes gardent entrelacées / une unique expression frénétique d’avance ». La pièce est basée sur un travail de déphasages à l’intérieur d’une pulsation soumise à des légères variations de vitesse, les sons « pulsés » étant eux mêmes en constante évolution dans leur timbre, forme, hauteur ou localisation spatiale. Cette trame se déploie en une texture polyphonique d’apparence stable mais en constante évolution. Quelques figures, issues de sources sonores ambiguës (voix? bruits? instruments?) ponctuent la pièce. Cielo Vivo a été réalisée dans les studios du Grame (Lyon) et a bénéficié d’une Commande de l’État.
Cinq études pour une Odyssée (2018) de Vincent-Raphaël Carinola
L’œuvre a été composée pour l’émission de France Musique « Création Mondiale (ex Alla breve) », présentée par Anne Montaron, et réalisée dans les studios du GRM. Chaque étude est une évocation du texte de Homère : Dans L’aède » , des fragments de l’épopée grecque semblent nous parvenir d’un lointain passé. « Pénélope » est évoquée au deuxième mouvement par un chant suspendu, rêvé, où l’on peut déceler des traces d’anciennes mélopées. « Nekuia » s’inspire du chant XI de l’Odyssée, sombre invocation au royaume d’Hadès, dieu des enfers. Les sonorités cristallines du quatrième mouvement sont une description imagée des cloches du « Troupeau d’Hélios ». Enfin, le dernier mouvement s’intitule « Mare Nostrum », et laisse entendre le chant désolé des Sirènes, témoins du sort tragique de ceux qui tentent aujourd’hui encore la traversée de la Méditerranée.
Zazpiak A (2015) de Bertrand Dubedout
Dans la langue basque, la locution « Zazpiak bat », littéralement : « Les sept (zazpiak) » et « un (bat) », exprime l’unité identitaire des sept provinces qui forment le Pays Basque de part et d’autre des Pyrénées. Le Pays Basque est aussi celui de la tradition musicale immémoriale de « Txalaparta », jeux dont la richesse rythmique a conservé, intact, un extraordinaire potentiel de fascination. Cette tradition orale connaît depuis une quarantaine d’années une véritable renaissance, notamment sous l’impulsion du fameux duo des frères JosAnton et Jesus Mari Artze.
Zazpiak est un cycle de sept œuvres pour différentes formations ou solistes. Il se fonde sur les typologies rythmiques de Txalaparta, projetées dans de multiples directions à partir de l’œuvre originale du cycle : Zazpiak B pour marimba solo, créée en avril 2014 par Jean Geoffroy, qui en constitue la matrice, puis de Zazpiak Z, pour ensemble, créée en novembre 2014 par l’ensemble Court-Circuit sous la direction de Jean Deroyer. Substitué au « bat » de la locution originale, le « A » est ici l’initiale de l’adjectif « acousmatique » qui désigne la modalité spécifique dans laquelle de nouveaux déploiements ont été imaginés.
Zazpiak A à fait l’objet d’une commande de l’ Ina-GRM, avec une Aide à l’écriture d’une œuvre musicale originale du Ministère de la Culture et de la Communication